Offboarding : pourquoi il faut chouchouter ceux qui partent
- jeudi 21 septembre 2023
- Auguste Dumouilla
Face aux départs des collaborateurs, les employeurs doivent soigner l'accompagnement des talents et garder en tête la stratégie "Boomerang" selon Auguste Dumouilla, chercheur en psychologie de l'orientation.
On le sait, les jeunes restent moins longtemps dans leur premier emploi que les générations précédentes, du fait du contexte de fluidité croissante des marchés du travail et d’évolution de leur rapport au travail. Selon la dernière étude de JobTeaser menée avec Kantar, 79% des membres de la Gen Z se projettent moins de 5 ans au sein de la même organisation, contre seulement 30% des X. C’est un fait.
Cependant alors qu’hier les entreprises vivaient leur départ comme une trahison et un manque de reconnaissance de l’investissement dont ils ont bénéficié, elles en acceptent aujourd’hui la donne. Et, phénomène nouveau : quelques entreprises à l’instar de l’Oréal, accompagnent le départ de leurs collaborateurs pour créer les conditions positives pour leur éventuel retour et ainsi préserver leur image de marque-employeur.
Pour être efficace, cette démarche, appelée « offboarding » doit-être particulièrement structurée en intégrant la réalisation de bilans de départ, l’accompagnement de la sortie et, de plus en plus, la préparation d’un éventuel retour via une approche « boomerang ».
La stratégie boomerang, concept apparu aux États- Unis, consiste à garder un contact de valeur avec les collaborateurs démissionnaires, en les informant régulièrement sur l’évolution de l’entreprise et sur les postes nouvellement ouverts au recrutement. Cette stratégie repose souvent sur un réseau d’Alumni, lequel est un formidable moyen de maintenir le lien, de communiquer régulièrement avec eux, de suivre leur parcours de carrière et d’identifier le bon moment pour leur proposer de revenir. Les stratégies boomerang sont d’ailleurs de plus en plus appréciées par les professionnels des RH. Ainsi, une étude réalisée en 2019 par Workplace Trends91 indique que 76 % d’entre eux acceptent mieux de recruter un salarié « boomerang » que par le passé.
En outre, passé l’aspect psychologique, recruter un ancien collaborateur rend plus rapide son onboarding et à un coût de recrutement quasiment nul.