Alternance en 2025 : comment réussir vos recrutements ?

Evolution des aides, tensions sur le marché de l’emploi, métiers pénuriques… Le moins qu’on puisse dire, c’est que le recrutement en alternance a connu une véritable métamorphose ces derniers mois, à tel point que dénicher un alternant prend des allures de chasse au trésor !

Quelles stratégies mettre en place pour tirer pleinement parti de ce type de contrat avantageux ? On vous explique tout ! 

Alternance : de quoi parle-t-on ?

Commençons par le commencement. Concrètement, en quoi consiste l’alternance ? 

Elle désigne un mode de formation dual, qui intègre des temps de formation théorique (dans un organisme de formation) et des temps de formation pratique (en entreprise d’accueil). 

Un contrat d’alternance peut durer entre 6 mois et 3 ans. Pendant tout ce temps, l’entreprise verse un salaire à l’alternant, et s’appuie sur son OPCO (Opérateur de compétences) pour financer les actions de formation. 

On distingue deux types de contrats d’alternance : 

• les contrats d'apprentissage, s’adressant aux profils en formation initiale, dont le but est d’obtenir un diplôme d’État ;
• les contrats de professionnalisation, qui relèvent de la formation continue et dont le but est d’acquérir une qualification professionnelle reconnue pour accélérer l’insertion professionnelle de l’apprenant.

Les conditions d’éligibilité et les modalités de ces contrats (notamment les salaires versés) varient en fonction de certains paramètres, mais leur finalité reste la même : 

• Ouvrir aux étudiants (ou récents diplômés) une passerelle vers l’emploi en facilitant leur insertion professionnelle ;
• Leur offrir l’opportunité de financer leurs études en découvrant un métier ; 
• Leur permettre de renforcer leur employabilité grâce à une expérience professionnelle valorisable.

Côté employeurs, les avantages à l’embauche d’un alternant sont également nombreux. 

Pourquoi recruter des alternants ?

Pour les entreprises recrutant des jeunes diplômés ou étudiants en alternance, les bénéfices sont notamment : 

• L’opportunité de former un jeune à ses méthodes et de l’immerger dans sa culture sur un temps long (en moyenne 1 à 2 ans), dans l’optique d’un recrutement futur ;
• Une manière de pallier le manque de candidats sur certains métiers pénuriques ;
• Un complément de talents à coût maîtrisé, grâce à des charges réduites et des avantages fiscaux selon la taille de l’entreprise. Dans le cadre de l’alternance, la rémunération est fixée en fonction de critères spécifiques (âge de l’alternant, type de contrat, etc) et correspond à un pourcentage du Smic. 
• Pour l’apprentissage, l’accès à une aide au recrutement. Jusqu’au 31 décembre 2025, les employeurs peuvent bénéficier d’une aide de 2 000€ à 6 000€ pour tout recrutement d’alternant en contrat d’apprentissage (sous conditions, précisées ci-dessous).

L’alternance a donc toutes les raisons d’être convoitée. D’ailleurs, selon l'Observatoire de l’alternance, 87 % des alternants sont satisfaits de ses modalités. Et aujourd’hui, de nombreux employeurs se ruent sur l’opportunité qu’elle représente ! 

En 2024, on observe ainsi sur la plateforme JobTeaser un bond de + 121 % d’offres d’alternance publiées, ainsi qu’une augmentation de 81% des candidatures aux offres, par rapport à 2023 ! 

Cependant, après avoir connu plusieurs années de puissante accélération, l’alternance a connu des évolutions légales, notamment au niveau des aides au recrutement, qui viennent bouleverser les modalités d’embauche d’un jeune alternant. 

Les enjeux de l’alternance en 2025

Des évolutions légales qui changent la donne ? 

En 2025, les aides à l’embauche d’alternants ont évolué : montants réduits et nouvelles conditions d’éligibilité. 

Premier changement : le dispositif historique de 6 000€ d’aide à l’embauche via des contrats de professionnalisation a pris fin pour tous les contrats signés après le 30 avril 2024.

En ce qui concerne le contrat d’apprentissage, un décret du 24 février 2025 a défini de nouveaux montants et conditions, variant en fonction de la situation de l’employeur et de l’alternant : 

• 6 000 € (maximum) pour le recrutement d’apprentis en situation de handicap ;
• 5 000 € (maximum) pour les entreprises de moins de 250 salariés ;
• 2 000 € (maximum) pour les entreprises de 250 salariés et plus.

En termes de qualifications, des restrictions s’imposent également. Les OPCO seront ainsi chargés de vérifier le respect des critères suivants : 

• Pour les entreprises de moins de 250 salariés :
  • L'apprenti doit préparer un diplôme ou tout titre à finalité professionnelle équivalant, de tout niveau allant jusqu'au niveau master (Bac +5) maximum
  • L’aide est octroyée uniquement pendant la première année du contrat.
• Pour les entreprises de 250 salariés ou plus : 
  • L'apprenti doit préparer un diplôme ou tout titre à finalité professionnelle équivalant, de tout niveau allant jusqu'au niveau master (Bac +5) maximum
  • Le respect de certains quotas d’embauche sera demandé. Les employeurs doivent respecter au moins l’une de ces conditions :
    • Générer au moins 5% de contrats favorisant l'insertion professionnelle ; 
    • Atteindre au moins 3% d'alternants (contrat d'apprentissage ou de professionnalisation) + avoir connu une progression de 10% d'alternants. 

Cependant, d’autres aides restent accessibles aux employeurs, comme par exemple l’aide senior de 2 000 € versée par France Travail à l’embauche des demandeurs d’emploi âgés de 45 ans et plus en contrat de professionnalisation. 

Des tensions croissantes sur le marché du travail et qui touchent certains métiers

Outre les évolutions du cadre des aides à l’alternance, c’est aussi le marché du travail qui a changé ces dernières années.

Depuis près de 5 ans, les tensions se renforcent ainsi sur le marché du recrutement. La grande majorité des secteurs d’activité connaissent aujourd’hui ces défis. Par ailleurs, certains métiers connaissent un niveau de tension très fort, reflétant une difficulté des recruteurs à trouver des talents qualifiés. 

En 2025, sur les offres d’emploi en alternance, on observe notamment une forte tension sur les métiers suivants : 

• Logistique ;
• Environnement ;
• Vente.

De nouvelles attentes des candidats de la Gen Z

Au-delà des difficultés rencontrées par les recruteurs pour attirer de nouveaux talents et pourvoir les postes en tension, un autre défi majeur se dessine : les attentes des candidats en matière de conditions de travail ont considérablement évolué au fil des années… et des générations.

Et la Génération Z, justement, tranche nettement avec celles qui l’ont précédée ! Pour entrer en résonance avec cette nouvelle génération, les recruteurs doivent impérativement comprendre en profondeur ce qui la motive… et ajuster leurs pratiques en conséquence. 

L’étude JobTeaser dédiée au début de carrière des jeunes talents (2025) révèle ainsi que les trois principales attentes vis-à-vis d’un premier emploi sont :

• Un environnement de travail bienveillant (63 %) ;
• Une bonne relation avec l’équipe (62 %) ;
• Un équilibre vie pro / perso (61 %). 

La santé mentale est elle aussi importante : 25 % des Gen Z déclarent se sentir seuls. La solitude dont souffrent les jeunes talents rendent ces derniers particulièrement vulnérables aux risques psychosociaux. 

À ce titre, la qualité des relations avec leurs collègues, la flexibilité des modes de travail possibles (travail hybride ou en remote) ainsi que l’attention particulière portée sur les conditions de travail et la QVT sont des éléments essentiels à refléter dans vos offres d’embauche, mais aussi tout au long de l’expérience de recrutement de vos futurs talents.

Autre élément essentiel : la transparence sur le salaire. De récentes études menées par Jobteaser soulignent l'importance accordée par la Gen Z à l'argent. Une préoccupation qui n'est pas surprenante, au vu des défis économiques actuels. Aujourd’hui, 60% considèrent un bon salaire comme un critère essentiel dans le choix de leur emploi. 

Recrutement en alternance réussi : mode d’emploi

Comment convaincre les talents de la Gen Z à rejoindre vos rangs et différencier votre marque et vos offres du lot ? Voici nos meilleurs conseils pour optimiser votre stratégie de recrutement. 

#1. Miser sur les soft skills en priorité

Lorsqu’il intègre une entreprise, l’alternant occupe une véritable place au sein de l’équipe et se voit confier des responsabilités concrètes. 

Pour autant, il ne dispose pas encore du même niveau d’employabilité, de compétences techniques ni de l’expérience d’un salarié confirmé. Ignorer cette réalité, c’est prendre le risque de voir l’alternance se solder par un échec. C’est pourquoi les critères d’embauche et le processus de recrutement d’un alternant doivent être pensés différemment de ceux appliqués aux collaborateurs en poste.

Plutôt que de s’attacher exclusivement aux compétences techniques, il devient essentiel de recruter en s’appuyant sur un autre référentiel : celui des soft skills. Mais encore faut-il savoir lesquelles cibler !

Dans son rapport “Future of Jobs 2025”, le Forum Économique Mondial identifie la résilience, la flexibilité et l’agilité, ainsi que le leadership, l’influence sociale et la pensée créative comme des compétences essentielles pour tout employé dans les années à venir. 

Comment adapter votre processus de recrutement aux profils d’alternants, qui ne témoignent pas forcément d’expériences professionnelles concrètes ? N’hésitez pas à : 

• regarder les expériences associatives et les jobs étudiants ;
• mettre les candidats en situation ;
• proposer des études de cas. 

#2. Rédiger des offres séduisantes 

Dans un marché du recrutement sous tension, se contenter de décrire les missions d’un poste et d’attendre que les candidats postulent ne suffit plus.

Pour capter l’attention des étudiants et jeunes diplômés, il devient essentiel de soigner le contenu des offres diffusées, et de l’adapter aux attentes de la Gen Z. Elles constituent en effet bien souvent le premier point de contact entre le candidat et l’entreprise. Raison de plus pour marquer les esprits et susciter l’envie de postuler !

Alors concrètement, comment rédiger vos offres d’alternance ? Voici nos conseils pour les rendre attractives :

• être transparent sur le salaire ;
• mettre la culture d’entreprise à l’honneur. L’environnement de travail et la relation avec l’équipe sont des éléments déterminants pour les jeunes candidats. Prenez soin de leur donner un avant-goût de la vie dans votre entreprise et ne faites surtout pas l’impasse sur ce sujet ! 

#3. Poster sur les bonnes plateformes, au bon moment

Une fois l’annonce créée, il faut la promouvoir, et s’assurer qu’elle soit vue par les candidats ciblés. Voici notre top des canaux incontournables :

• utiliser les plateformes de recrutement. Identifiez la plateforme sur laquelle se trouve l’audience que vous cherchez à cibler ;
• participer aux forums de recrutement ;
• diffuser des supports de communication dans les écoles et universités, pour faire connaître vos offres et votre marque ;
• s’appuyer sur les réseaux sociaux. Ces derniers sont une véritable caisse de résonance de votre marque employeur et de vos offres, des coulisses de la vie de vos équipes au jour le jour ; 

Le timing reste aussi un facteur important dans la stratégie de recrutement en alternance. Sur la plateforme JobTeaser, on observe en effet un pic des offres publiées, qui se concentre sur les mois de mars et d’avril. Le pic de candidatures, lui, a lieu quelques mois plus tard, entre avril et juin ! 

En début d’année, attention donc à ne pas être noyé dans la masse… Avec un très large volume d’offres publiées, mars est le mois le plus difficile pour recruter en alternance. À contrario, la période de septembre à novembre offre de belles opportunités !

Soyez donc prêt à partager vos offres sur tous les canaux de communication possibles - mais ne négligez pas pour autant l’importance d’entretenir votre marque employeur tout au long de l’année !

#4. Valoriser sa marque employeur en continu pour séduire les alternants

La marque employeur est un élément essentiel pour retenir la génération "Swipe", connue pour sa volatilité. En 2024, une enquête JobTeaser révélait que près de deux tiers des travailleurs de la Gen Z envisageaient de quitter leur entreprise au cours de l'année à venir !

Le storytelling est un levier puissant pour renforcer votre marque employeur et attirer de futurs talents. C’est aussi un excellent moyen de fédérer vos équipes et d’intégrer les alternants à la vie de l’entreprise.

Pour bâtir un univers engageant autour de votre organisation, misez sur quatre piliers :

• Votre culture de travail, reflet de vos valeurs ;
• Votre mission et votre vision, sources d’engagement ;
• La cohésion et la vie sociale en interne ;
• Vos engagements sociaux et environnementaux.

Imprégnez-vous des sujets qui comptent pour la Gen Z : diversité, inclusion, engagement écologique, flexibilité et alignement sur leurs valeurs.

Notre conseil : adoptez un ton vivant, ajoutez une touche d’humour, et exploitez les réseaux sociaux, qui deviennent cruciaux : pour plus d’un quart de la Gen Z, la première étape avant de postuler est de se renseigner sur les employeurs… bien avant de consulter les offres !