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Égalité femme-homme : quand la prise de parole reflète le fossé en entreprise

  • mardi 29 août 2023
  • Octavia Veny

Au sein de l’entreprise, la prise de parole est un enjeux énorme en matière d’évolution de carrière, de visibilité et de pouvoir. Vous vous en doutez sans doute, mais la répartition de la parole n’est pas équitable entre les femmes et les hommes.

« Affirme-toi »,  « Impose-toi ». Qui n’a jamais reçu cette injonction ignore les affres de perplexité qu’elle peut provoquer chez certains. Pour de nombreux salariés, le fait de s’imposer consiste à contrarier leur nature, leur éducation ou leur état d'esprit.

Au sein de l’entreprise, la prise de parole est un enjeux énorme en matière d’évolution de carrière, de visibilité et donc… de pouvoir. Vous vous en doutez sans doute, mais la répartition de la parole n’est pas équitable entre les femmes et les hommes. On sait, par exemple, que, pendant une réunion de travail, 75% du temps de parole est pris par les hommes et qu’ils interrompent une femme 23% de plus qu’un homme (étude réalisée par la Brigham Young University).

Les chiffres que nous révèle Misfit à travers son étude menée auprès de 1026 femmes sont tout aussi éloquents :

  • 87% n’ont pas parlé de leur situation de mal être à leur manager contre 83% chez les femmes qui ont entre 0 et 7 ans d’expérience  
  • 32% manquent de confiance en elle dans des situations où il faut s’exprimer en public contre 31% chez les femmes plus jeunes 
  • 32% estiment qu’elles auraient besoin de plus d’écoute. On observe une diminution à  30% chez les moins expérimentées. 
  • 40% expliquent manquer de confiance en elles dans des situations où elles doivent exprimer leur opinion ou défendre leur point de vue 

Roxane Régnier, coach certifiée et fondatrice de Misfit, explique : « La peur de la confrontation, de la critique ou de perdre sa place est souvent à l'origine du mutisme général. On peut émettre l'hypothèse que les femmes souffrent de nombreuses injonctions liées au silence : "Chut, ne fais pas de bruit", "fais toi petite", "ne dérange pas", "fais toi discrète" sont des phrases qui sont largement plus intégrées dans l'éducation des jeunes filles que dans celles des jeunes garçons ». 

Quelles solutions pour les entreprises ? 

Quelles sont les bonnes questions à se poser en entreprise ? 

  • Quels espaces d’écoute ouvrez-vous pour vos salariées ? Il peut être facile de mettre en place des “1on1” mensuels avec les managers pour créer un espace de parole. 
  • Que faites-vous quand vous vous rendez compte qu’une de vos salariées manque de confiance en elle ?
  • Quelles solutions proposez-vous en interne quand l’une de vos salariées se sent mal à son poste ?

Roxane Regnier précise : « Souvent, il est bon de faire intervenir une personne extérieure à l'entreprise ou à l'équipe parce qu'on peut se sentir "dépendante" de son manager. Un espace de parole neutre est préférable, il peut être créé grâce à des coachs et médiateurs externes à l'entreprise, des mentors, les RH… ».

La bonne nouvelle ? Même s' il y a encore du boulot, la tendance est à la baisse pour les jeunes générations. Pour nombre d'entre elles le CDI n'est pas une priorité. Elles ont moins peur de papillonner de job en job et donc d'exprimer leur mécontentement ou de pointer les dysfonctionnements dans leur cadre de travail.

Un changement dû également à la libération de la parole :  les langues se délient sur les réseaux sociaux, les forums, les blogs... Les jeunes talents osent davantage exprimer leur mécontentement. 

Découvrez l'étude Avant le burn out, le mal-être au travail chez les femmes