Réforme des retraites : les jeunes moins réfractaires que leurs aînés
- mardi 27 juin 2023
- Edmée Citroën
Dans un climat social marqué par la réforme des retraites, les jeunes actifs sont moins réfractaires au changement comparés à leurs aînés. Pour préparer l'avenir, ils ont tous ou presque prévu d’épargner et un tiers d'entre eux a même déjà commencé.
Ils veulent travailler mieux et moins et ce, tout au long de leur carrière. Voici - à quelques détails près - la synthèse de notre étude parue en juin, menée en collaboration avec l’institut Kantar, auprès de 1001 personnes représentatives de la population active. Elle met notamment en lumière la division des jeunes actifs au sujet du décalage de l’âge de départ à la retraite à 64 ans. 44% des actifs de la génération Z y sont favorables, soit 20 points de plus que les 43-60 ans qui sont seulement 24 % à soutenir la réforme.
Gen Z : travailler mieux mais pas forcément moins longtemps
Si ils ne s’opposent pas massivement à l’allongement de la durée de leur carrière, les jeunes actifs veulent davantage de liberté et de flexibilité tout au long de leur vie professionnelle. Trois ans après le début de la pandémie, le Covid-19 a amené de nouvelles représentations et une relation au travail modifiée, entre télétravail régulier ou encore passage à la semaine des 4 jours.
Ainsi la possibilité de télé-travailler est un atout indispensable pour attirer les jeunes talents. Près de la moitié d’entre eux ont un emploi compatible avec le télétravail (48%) et parmi eux, 82% jugent important ou indispensable de faire du remote. Les Z télé-travaillent plus de 50% de leur temps, soit 2,8 jours en moyenne
Aussi, la semaine de 4 jours fait l’unanimité auprès des jeunes et de leurs toutes les générations : Plus de 2/3 des actifs jugent leur activité compatible avec une semaine de 4 jours et 85% y sont favorables.
L’allongement des congés parentaux font l’unanimité chez les sondés, quelque soit leur âge : 71% des actifs sont favorables à l’allongement du congé maternité et 77% à celui du congé paternité. Chiffres encore plus haut chez les jeunes, progressistes et sensibles aux sujets d’inclusion et de diversité. Ils plébiscitent unanimement la mise en place d’un congé menstruel.
Si ils sont familiers du présentéisme - deux tiers des 18-27 ans sont déjà restés sur leur lieu de travail après avoir accompli leurs tâches pour faire bonne impression - les actifs de la génération Z voient d’un mauvais oeil les heures supplémentaires. Ce terme évoque un sentiment négatif à 38% des Z, +15 points que les Y (23%) et + 8 points comparé aux actifs de la génération X. (30%).
Fraîchement arrivés sur le marché de l’emploi, les jeunes actifs apparaissent moins désillusionnés vis-à-vis de la sphère professionnelle que leurs aînés, naturellement moins engagés, entre fatigue professionnelle et décentrage au profit de la sphère familiale.
Ainsi, selon notre étude, les mots repos, congés et retraite sont perçus plus positivement par la génération X que les plus jeunes. Ces derniers valorisent l’ambition et la productivité, bien plus que leurs aînés, tout comme les mots objectifs ou encore carrière, termes qui ont une connotation plus positive auprès des Gen Z.
Retraites : un tiers des jeunes de la gen Z a commencé à épargner
Alors que le slogan “Retraite, climat, même combat, pas de retraités sur une planète brûlée !” est devenu viral lors des manifestations contre la réforme des retraites, près d’un tiers des jeunes (28%) ne pensent obtenir aucune retraite de l’état quand ils seront en âge de la percevoir.
Ils sont globalement inquiets vis-à-vis de leurs vieux jours : les 18-27 ans craignent davantage que leurs aînés d’être dans une situation précaire lors de leur retraite. C’est le cas de 42% des Z, contre 35 % des 27-43 ans et seulement 33% des X.
Ceux que l’on imagine insouciants, anticipent pourtant leur avenir à peine insérés sur le marché de l’emploi, plus d’un tiers des jeunes actifs ont déjà commencé à mettre de l’argent de côté. Et 90% des Z prévoient d’épargner pour assurer leurs vieux jours.