Soft-skills vs hard-skills : portrait du candidat parfait en 2024
- mercredi 3 avril 2024
- Noémie Kempf
Vous aimez les matchs serrés, dans lesquels il est difficile jusqu’au bout de départager les deux compétiteurs ? C’est ce type de suspense (et rien de moins) que l’on vous offre aujourd’hui !
Vous aimez les matchs serrés, dans lesquels il est difficile jusqu’au bout de départager les deux compétiteurs ? C’est ce type de suspense (et rien de moins) que l’on vous offre aujourd’hui ! Et ce, pour parler d’un sujet ô combien débattu par les responsables RH ces dernières années : soft skills vs hard skills, ou l’éternel duel entre :
- les compétences techniques : les hard skills, souvent apprises sur les bancs de l’école ou acquis à la sueur du front après des années d’expérience ;
- et les compétences comportementales : ou soft skills, des qualités plus humaines, dont on a plus de difficultés à saisir comment elles ont été assimilées, et que l’on a encore plus de mal à évaluer.
C’est la question à un million, et elle se pose à chaque fois que vous recrutez un nouveau talent : vaut-il mieux savoir faire ou savoir-être ? Cette question est d’autant plus complexe lorsque votre recrutement porte sur de jeunes talents, en alternance ou à peine diplômés. En effet, les candidats de la Gen Z n’ont pas encore forcément énormément de soft skills à valoriser. Ou bien, ces derniers sont difficiles à jauger, faute d’expérience professionnelle.
Alors, pour vous aider à départager ces deux types de compétences (plus complémentaires qu’adversaires, on vous l’accorde), rien de mieux qu’un arbitre objectif : la donnée.
Dans cet article, nous vous partageons les résultats d’une enquête portant sur plus de 160 000 offres publiées sur la plateforme JobTeaser, et analysant 300+ hard skills et 500+ soft skills, pour identifier les compétences recherchées en priorité par les recruteurs en 2024.
On espère que cette shortlist facilitera vos prochains entretiens et vous permettra de cibler les meilleurs candidats !
Les compétences recherchées par les recruteurs évoluent de plus en plus rapidement
Si l’on se pose la question des soft skills vs les hard skills, c’est que le portrait robot du meilleur candidat ne cesse d’évoluer. En effet, les entreprises s’adaptent non seulement aux évolutions du marché, mais aussi aux attentes et aux spécificités des nouvelles générations de talents qui arrivent sur le marché du travail.
Par exemple, dans un contexte de plus en plus incertain et alors que les revenus des entreprises connaissent une forte diminution (en particulier dans les secteurs en tension (comme l’industrie, les services, etc), les recruteurs sont particulièrement sensibles aux profils créatifs et agiles. Des compétences comportementales (soft skills) souvent considérées comme innées (alors qu’en réalité, elles se travaillent comme n’importe quelle autre compétence).
De manière générale, les données de la plateforme JobTeaser ont aussi révélé une hausse de l’attention portée par les recruteurs aux soft skills. Un phénomène logique, lorsque l’on sait que le niveau d’études des candidats est globalement assez homogène. Il devient donc plus pertinent de les différencier sur leurs savoirs-être (collaboration, innovation, résolution de problèmes) plutôt que sur des compétences techniques partagées avec la majorité de leurs camarades de promo.
Ceci dit, il n’est pas si simple de définir les soft skills prioritaires sur lesquelles baser votre recrutement ! Alors, place aux chiffres…
Quelles sont les compétences les plus demandées par les recruteurs ?
Afin d’avoir une vision plus pertinente du côté vers lequel le cœur des recruteurs balance, il faut d’abord distinguer les métiers plébiscités par les candidats issus d’universités et écoles de commerce (les profils dits « business ») et les profils d’ingénieurs. En effet, des disparités existent entre les deux catégories.
Pour les profils business : la maîtrise des outils et la proactivité comme priorité
Du côté des métiers business, les hard skills les plus recherchées sont principalement liés à la maîtrise des outils de bureautique comme Excel (qui arrive en tête de liste), le Pack Office ou encore Powerpoint. Viennent ensuite des compétences techniques comme la gestion de projet, le design et le planning.
Pour ce qui est des soft skills, les recruteurs recherchent principalement des candidats fiables et efficaces quand il s’agit de travailler en autonomie.
- Le dynamisme. Autrement dit, la capacité d’être proactif dans la recherche de nouvelles opportunités, mais aussi de stimuler l'innovation au sein de son équipe ;
- L’autonomie. Le candidat idéal en 2024 sait travailler de manière indépendante en gérant son emploi du temps, prendre des décisions et assumer la responsabilité de ses actions ;
- La rigueur. Cette compétence s’apprend bien souvent avec l’expérience, mais il est désormais important pour les responsables de recruter des talents capables de suivre des procédures établies, de respecter des normes de qualité et de produire un travail de haute qualité de manière systématique ;
- La force de proposition. Ou la propension à partager ouvertement des idées lors des réunions, à contribuer à la prise de décisions stratégiques en offrant des perspectives nouvelles ;
- Et la curiosité. Cette compétence essentielle se manifeste par un désir d'apprendre, de découvrir et de comprendre de nouvelles choses. Une qualité bien utile dans un monde en perpétuel changement !
Cependant, et de manière générale, ce sont des compétences qui peuvent s’avérer difficiles à jauger lorsqu’elles sont égrénées telles qu’elles par les candidats dans un CV ou une lettre de motivation.
L’entretien d’embauche joue donc une importance cruciale. Le dynamisme du candidat ressenti durant les échanges, sa curiosité (notamment dans les questions qu’il posera sur l'entreprise et le poste) doivent vous donner un bon aperçu de ses soft skills. N’hésitez pas à tester sa force de proposition en lui demandant de suggérer des améliorations à apporter à votre stratégie marketing, par exemple.
Pour les profils ingénieur : la quête de compétences relationnelles
Plus surprenant encore : les recruteurs à la recherche de profils ingénieurs valorisent de plus en plus les aptitudes relationnelles. Parmi les soft skills les plus recherchées, on retrouve notamment l’esprit d’équipe et la communication (en hausse de plus de 80 % dans les critères évoqués par les entreprises).
À l’inverse, l’esprit entrepreneurial, le pragmatisme et l’adaptabilité ont beaucoup moins la côte. Des chiffres qui viennent casser l’image traditionnelle des développeurs, souvent considérés comme des profils peu sociables.
Désormais, les recruteurs semblent à la recherche de profils techniques et coopératifs, qui savent communiquer entre eux et avec les autres services de l’entreprise sur les projets qu’ils mènent. La preuve que les métiers de l'ingénierie sont de moins en moins isolés et qu’ils créent des synergies nouvelles au sein de l’organisation !
Côté hard skills, la data science, l’UX/UI et les langages informatiques (Scrum, Java, HTML) laissent la place à des outils, là encore, plus coopératifs. La maîtrise de Power BI, des ERP, mais aussi des outils de cartographie et de l’IA font partie des compétences techniques les plus recherchées.
Recruter la Gen Z : trouver le bon équilibre entre compétences techniques et comportementales
Alors, quelle conclusion faut-il tirer de ces chiffres ? Quelles indications nous donnent-ils sur les tendances de recrutement à intégrer dans la stratégie de votre entreprise ? L’évolution des compétences recherchées par les recruteurs souligne l’importance de tenir compte aussi bien des outils que des qualités comportementales qui font la compétitivité et l’attractivité de l’entreprise.
Si vous ne deviez retenir qu’une chose, c’est que les métiers changent, et avec eux les profils qui seront amenés à rejoindre vos équipes.
Ces chiffres montrent aussi l’importance cruciale des soft skills, aussi bien pour des métiers naturellement portés sur le relationnel (comme les profils business) que pour des professions plus ancrées dans la tech (les ingénieurs). Une attention aux signaux faibles dans les candidatures est donc cruciale pour déceler ces qualités, moins objectives.
Un nouveau défi de taille pour les recruteurs, mais également la porte ouverte à de nouvelles opportunités de repenser le processus de recrutement pour le rendre plus pertinent et adapté aux nouvelles générations !