Les métiers à impact : nouveau Graal de la Gen Z ?
- mercredi 6 mars 2024
- Noémie Kempf
comprendre les aspirations professionnelles de la Gen Z. Pour l’attirer, mais aussi (et surtout) pour fidéliser les meilleurs profils.
D’ici 2030, la Gen Z représentera 30 % des effectifs des entreprises en France. Soit potentiellement un tiers de vos collaborateurs ! Il est donc essentiel pour les recruteurs de comprendre les aspirations professionnelles de cette génération. Pour l’attirer, mais aussi (et surtout) pour fidéliser les meilleurs profils.
Car - on ne vous apprend rien - le recrutement des talents de la Gen Z ne suit plus les mêmes codes que pour les générations précédentes. ‘Digital native’, curieuse et créative, flexible et slasheuse… Cette nouvelle génération a des attentes complètement différentes quant à ses choix de carrière et la manière dont elle souhaite s’épanouir professionnellement. Et qui dit nouvelles attentes, dit aussi nouvelles stratégies de recrutement. D’après une récente étude menée par Glassdoor, justement, 86 % des professionnels RH considèrent que le recrutement s’apparente désormais beaucoup plus à du marketing.
Et pour cause : les candidats de la Gen Z sont non seulement versatiles vis-à-vis de leurs employeurs, mais aussi très exigeants dans leurs choix de carrière. Parmi leurs attentes figure en tête de file l’impact positif des entreprises - mais aussi des métiers qu’ils occupent !
Vous découvrirez dans cet article la nature de ces métiers, mais aussi des conseils pour faire de votre entreprise un aimant à candidats et muscler votre jeu en matière d’impact.
Métiers à impact : comment la Gen Z bouleverse le paysage professionnel
On ne le dit pas à la légère : la Gen Z a radicalement changé le paysage professionnel. Il faut dire qu’elle est arrivée sur le marché du travail à un moment charnière. Ayant grandi avec le développement exponentiel des nouvelles technologies, comme l’IA, les membres de la Gen Z n’ont pas vraiment d’autre choix que de se questionner sur la valeur qu’ils peuvent apporter à une entreprise face à un algorithme d'apprentissage automatique ou d’automatisation.
Face à ce constat, de nouveaux emplois ont émergé dans le secteur technologique, visant à accompagner les récentes innovations (du côté de la blockchain, de l’intelligence artificielle, mais aussi du Big Data ou encore de la réalité augmentée). Data Scientist, Architecte Big Data, Ingénieur Machine Learning… Les spécialités se sont multipliées ces dernières années et restent aujourd’hui très prisées par les entreprises.
Mais en réponse au boom technologique, les nouveaux actifs cherchent aussi à renouer avec des domaines d’activité plus ‘terre à terre’ (littéralement) et à impact positif. C’est un véritable mouvement de fond que l’on peut observer chez les jeunes diplômés. Dans les établissements d’enseignement supérieur, les discours engagés de la Gen Z se multiplient : chez AgroParisTech, ou encore Science Po et HEC.
Les jeunes talents rejettent ainsi l’image de digital natives capables de murmurer à l’oreille des machines leur collant à la peau. Désormais, ils veulent aussi casser les codes du monde de l’entreprise et booster son impact social et environnemental.
C'est d’ailleurs la raison numéro 1 en matière de satisfaction de ses choix professionnels. Selon une enquête menée de consort par Kantar et JobTeaser, la raison principale pour laquelle les membres de la Gen Z sont heureux au travail est un alignement entre leur métier et leurs valeurs. Ils sont même 6 jeunes sur 10 à envisager de s’orienter vers un emploi porteur de plus de sens dans les deux ans à venir.
Les trois piliers de l’impact chez la GenZ
Concrètement, lorsque l’on parle de valeurs et de métiers à impact de quoi parle-t-on ? Pour creuser le sujet, et réorienter efficacement sa stratégie de recrutement et de marque employeur, trois piliers sont fondamentaux pour la Gen Z :
- L’inclusivité : la capacité de l’entreprise à intégrer des profils variés dans ses équipes. Mais aussi, sa capacité à développer des produits et des services qui répondent aux besoins de toutes les minorités historiquement exclues des offres “classiques” ;
- Le partage : notamment celui des revenus dégagés par l'entreprise. Mais aussi le partage des expériences, des compétences (et donc une vision moins verticale du management et de la gouvernance). L’économie du partage est déjà bien ancrée dans le quotidien de la Gen Z (location, seconde main, troc). Cette manière de consommer infuse donc désormais le milieu de l’entreprise en poussant vers une culture plus horizontale et collaborative ;
- Le respect de l’environnement. La Gen Z a conscience que nos ressources sont limitées. Elle aspire à travailler pour des entreprises œuvrant à limiter au maximum leur impact sur la planète, voire ayant un impact positif sur la biodiversité.
La Gen Z, malgré son ancrage profond dans les pratiques digitales, aspire à remettre l’humain au centre des préoccupations professionnelles.
Qu’est-ce que l’on entend par métier à impact ?
C’est dans ce contexte qu’on observe une véritable explosion des métiers à impact. Mais avant de s’intéresser à ce phénomène, il est intéressant de préciser ce que l’on entend par là…
Vous avez certainement vu fleurir en ligne les nouveaux acronymes ou concepts RH liés à l’impact, comme les métiers de la RSE, les métiers verts ou verdissants, etc. Toutes ces terminologies font partie de ce que l’on appelle les métiers à impact positif. Des métiers qui ont pour point commun de contribuer à l’intérêt général, chacun à leur manière.
- Les métiers de la RSE sont par exemple spécialisés dans la mise en place de politiques et processus visant à réduire l’impact négatif ou améliorer l’impact positif de l’entreprise sur l’environnement et la société. On peut ranger dans cette catégorie le responsable ou consultant RSE, mais aussi le Chief Happiness Officer… autant de postes dédiés à la mitigation des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance liés aux activités de l’entreprise ;
- Les métiers verts ont pour finalité de contribuer à maîtriser et corriger les dommages sur l’environnement associés à l’activité humaine. Ils regroupent par exemple les métiers de l'assainissement et du traitement des déchets ou de la pollution. Mais on peut aussi y associer des postes plus qualifiés, comme celui de manager décarbonisation ou chargé de mission biodiversité ;
- Les métiers verdissants, qui n’ont pas de finalité environnementale, mais qui intègrent de nouvelles compétences à dimension environnementale. Il peut s’agir par exemple des professions liées à l'ingénierie ou à l’architecture, mais aussi à la logistique, le tourisme ou encore le commerce ;
- Les métiers d'un secteur dit "à impact" contribuent, de par leur expertise, à la réussite de projets à impact. Il s’agit donc de toutes les professions (générant du profit ou non) dans des verticales comme la santé, l’éducation, la finance durable ou encore les énergies renouvelables.
L’explosion des métiers à impact en France
Depuis 2017, les métiers liés à la RSE (responsable RSE, ) ont connu une croissance inégalée sur la plateforme JobTeaser :
- +420 % pour les postes dédiés aux profils business ;
- +730 % du côté des ingénieurs.
En France, les secteurs dits « à impact » ont enregistré une croissance de 8 % des offres d’emploi !
Difficile de ne pas y voir un mouvement de fond et une prise de conscience des entreprises. Plus question d’y couper : que cela soit pour séduire des consommateurs toujours plus exigeants et engagés, ou les jeunes talents (qui le sont tout autant), les organisations doivent en effet se poser la question de leur impact. Et mettre en avant les valeurs qu’elles portent pour attirer les membres de la Gen Z.
Au-delà de l’intérêt de véhiculer des valeurs fortes (alignées avec celles de la Gen Z), les métiers à impact ont un autre intérêt pour les jeunes talents. Une récente étude menée à ce sujet montre que 50 % des offres d’emploi pour ces métiers à ‘enjeu’ proviennent de PME. Les grandes entreprises ne représentent quant à elles que 15 % de ces postes.
Mais quoi qu’il en soit, la tendance est à la hausse - et les employeurs doivent s’y préparer, en proposant des métiers ayant une forme d’impact positif à leurs jeunes recrues !
Comment proposer des métiers à impact pour séduire la GenZ ?
Attirer de jeunes talents et diplômés suppose avant toute chose de bien comprendre que cette dernière est équipée d’un radar à mensonges ultra puissant. On ne la fait pas à la Gen Z - ses représentants comprennent les rouages du marketing et de la com. Attention donc, aux promesses trompeuses ou - pire - au greenwashing. Les membres de la Gen Z pardonnent difficilement aux entreprises leurs actions malveillantes. Et avant de rejoindre un employeur, ils s’assurent en général de bien comprendre sa réputation : pour plus d'un membre de la génération Z sur quatre, la première étape de la recherche d'emploi consiste à se renseigner sur les entreprises, avant même de consulter leurs offres.
Alors, pour attirer la Gen Z avec des métiers ayant un réel impact (et pas uniquement une façade), le premier changement à impulser vient de votre culture interne. C’est en adoptant une organisation plus collégiale que vous pourrez identifier les valeurs pertinentes à faire valoir dans vos offres, mais aussi les manières de faire évoluer vos métiers en interne pour les rendre plus vertueux - et donc attrayants aux yeux de la nouvelle génération !]