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Nouveaux métiers, nouvelles attentes : ce qui va impacter votre stratégie en 2024

  • mercredi 6 mars 2024
  • Noémie Kempf

Les 5 grandes évolutions en termes de métiers et d’attentes des talents, qui risquent fort d’impacter - et d’orienter - votre stratégie de recrutement en 2024 !

En dépit d’un contexte économique plutôt mitigé ces dernières années, le marché du recrutement n’a pas cessé de se développer. Il n’empêche que, pour dénicher les meilleurs talents, les entreprises doivent tout de même affronter de nombreux défis. Des candidats aux attentes toujours plus élevées, des pénuries dans certains secteurs, l’émergence de nouveaux métiers et le déclin de certains autres… 

Bref, il peut s’avérer complexe pour les responsables RH de créer des fiches de postes cohérentes avec les dernières tendances du recrutement, ou d’attirer de nouveaux talents. Et ce, notamment si ces derniers appartiennent à la Gen Z, dont le rapport au travail est parfois bien différent des générations précédentes...

Mais faut-il pour autant enfouir la tête dans le sable et continuer à faire « comme avant » ? Pas vraiment. La stratégie de l’autruche n’est pas exactement la plus productive pour les employeurs ! Mieux vaut faire face aux évolutions du secteur du recrutement et vous y adapter, pour séduire (et fidéliser) les talents les plus pertinents pour votre entreprise.

Alors, pour vous aider à faire le tri dans les chantiers RH à engager cette année, voici 5 grandes évolutions en termes de métiers et d’attentes des talents, qui risquent fort d’impacter - et d’orienter - votre stratégie de recrutement en 2024 !


1. Les secteurs d’activité clés du recrutement en 2024


Ces dernières années, de nombreux métiers sont apparus ou ont évolué, sous l’impulsion notamment de l’intelligence artificielle, mais aussi du fait de l’évolution des attentes des jeunes talents. En effet, selon une enquête réalisée par JobTeaser en partenariat avec Kantar, l’adéquation entre le métier et les valeurs des actifs est la première cause de satisfaction au travail (et ce, pour 42 % des répondants). 

Sur la plateforme JobTeaser, les chiffres révèlent l’essor de nouveaux secteurs et types d’activité. En tête des métiers ayant le plus le vent en poupe auprès des jeunes talents, on observe : 

  • En première position, les métiers de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et de l’impact, qui englobent une variété de professions visant à intégrer les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans les activités des entreprises. Ces derniers ont connu une croissance impressionnante depuis 2017 :
    • +420 % pour les postes dédiés aux profils business ;
    • +730 % du côté des ingénieurs !
  • La seconde catégorie de métiers ayant connu un fort essor depuis 2017, ce sont les métiers liés à la transformation digitale des entreprises, notamment sur la branche du conseil en transformation (qui affiche une belle hausse de 303 % chez les profils business). Sans surprise, les nouvelles technologies ne connaissent pas la crise ; 
  • La troisième catégorie de métiers en forte croissance est celle des métiers du Growth marketing (+201 %). Ces derniers sont liés à la croissance d'une entreprise, notamment en termes de chiffre d'affaires, de clientèle, ou d'impact. Ils sont souvent associés au marketing, à la stratégie commerciale, à l'analyse des données et à l'optimisation des processus.
  • Côté ingénieurs enfin, on observe une forte recrudescence des recrutements sur les métiers de la cyber-sécurité, avec une croissance de +300 % depuis 2017. Dans un contexte où, si l’on en croît une étude d’IBM, l’addition moyenne pour une violation de données s’élève à 4,45 millions de dollars, ces postes promettent de gagner en importance au sein des organisations.

Les profils les plus sollicités (et donc, les plus complexes à recruter) se trouveront ainsi dans ces secteurs clé. 


2. Les secteurs en déclin dans le recrutement

De l’autre côté du spectre des métiers, on observe aussi un fort déclin sur certaines professions. Sur la plateforme JobTeaser, celles qui ont connu le recul le plus fort ces dernières années sont les métiers du développement. La plateforme JobTeaser enregistre ainsi une forte baisse des recherches sur les mots-clés suivants :

  • Android (-64 % par rapport à 2021)
  • Scrum (-43 % par rapport à 2021)
  • HTML (-40 % par rapport à 2021)
  • Java (-25 % par rapport à 2021)

Après avoir connu un âge d’or, notamment dans les années 2010-2015, la profession de développeur serait-elle en recul ? Cette tendance qui s’explique potentiellement par l’essor des intelligences artificielles - et donc, l’automatisation de nombreuses tâches initialement confiées aux développeurs. On peut aussi citer le développement du mouvement “no code”, qui permet aux profils sans compétences techniques de faire de la programmation visuelle, ainsi que l’évolution rapide des différents langages de développement (et l’obsolescence toute aussi rapide de certains).

Par ailleurs, d’autres métiers semblent connaître un désamour de la part des recruteurs : 

  • la Data Science (-60 % par rapport à 2021 chez les profils ingénieurs)
  • l’UX/UI (-56 % par rapport à 2021 chez les ingénieurs, -45 % du côté des managers)
  • le SEO (-53 % par rapport à 2021 chez les profils business)

La baisse du recrutement sur ces postes peut en partie s’expliquer par leur popularisation et le recours grandissant à des profils freelance (dont le nombre croît chaque année !). 


3. L’apogée des métiers de l’IA 


Autre tendance du recrutement essentielle à connaître (et à maîtriser) pour les recruteurs : l’impact de l’IA sur l’émergence de nouveaux rôles. Sur la plateforme JobTeaser, les offres liées aux métiers de l’intelligence artificielle ont été multipliées par 2 depuis 2022, au détriment des métiers de la data.

On observe notamment une croissance forte dans l’emploi des termes “AI Engineer”, “Ingénieur IA”, “Intelligence artificielle” et “LLM” dans les descriptifs d’offres. 

À contrario, les notions comme “Machine learning”, “Machine engineer”, “Deep learning”, “Data scientist” ou encore “Data analyst” se font de plus en plus rares. 

Cette tendance sémantique préfigure-t-elle un déclin des métiers de la data ? Probablement pas, car les Data scientists comme les Data analysts restent des profils en grande demande. 

Cependant, il est important pour les recruteurs de comprendre qu’en 2024, collecter et interpréter la donnée ne suffit plus. Il est désormais essentiel de se doter de talents capables d’utiliser et de mettre l’intelligence artificielle au service des objectifs économiques de l’entreprise - au même titre que la donnée. 


4. La flexibilité et le bien-être au travail : deux enjeux centraux des RH

Si le salaire reste un élément préoccupant pour la majorité des travailleurs (et notamment pour 50 % de la Gen Z), ils sont aussi de plus en plus exigeants en matière de bien-être au travail

Premier point important dont vous devez tenir compte pour attirer les talents : la flexibilité. Depuis la pandémie de COVID-19, les travailleurs privilégient les entreprises qui proposent une forme de travail à distance et peuvent s’adapter à leurs contraintes privées. 

La question de la santé mentale est elle aussi centrale. Avec la nouvelle souplesse induite par le télétravail, les actifs sont aussi plus exposés à une augmentation de la charge mentale et à la confusion entre leur vie privée et professionnelle. Et ils s’attendent à ce que leur employeur joue un rôle actif dans la préservation de leur équilibre ! Selon le Career Barometer 2023/2024 de JobTeaser, 51 % des membres de la Gen Z attendent de leur emploi un bon équilibre entre vie professionnelle et personnelle. 47 % d’entre eux exigent de surcroît un environnement de travail bienveillant.

En termes de stratégie RH, il peut s’avérer utile de mettre en avant vos initiatives de QVT et offrir un véritable soutien à vos employés - particulièrement aux plus jeunes et aux plus isolés. 

Pour résumer, dans un marché où il est de plus en plus difficile d’attirer les meilleurs talents, les recruteurs devront redoubler d’efforts dans la création d’un environnement de travail sécurisé, bienveillant et inclusif. 


5. La fin de l’âge d’or du CDI 

Le CDI serait-il en perte de vitesse ? C’est en tout cas ce que semblent dévoiler les chiffres : à une période où les talents (et notamment les plus jeunes) se questionnent sur leur avenir professionnel, le CDI n’est plus perçu comme la « voie royale ». 

Au contraire : les répondants à l’enquête JobTeaser/Kantar ne sont que 50 % à privilégier un CDI pour leur prochaine expérience professionnelle ! Le reste envisage plutôt l’entrepreneuriat ou le freelancing (22 % des répondants), ou un CDD (20 % des répondants). Chez la Gen Z, la tendance est encore plus forte : 58 % des Z souhaitent travailler en Freelance durant leur carrière. Ce type de contrat est en effet particulièrement séduisant pour les jeunes talents, qui y voient : 

  • Des contrats accessibles (souvent plus qu’un CDI) ;
  • Un mode de travail adapté au multitâche ;
  • La flexibilité de travailler de n’importe où avec moins de contraintes ;
  • Des revenus potentiellement accrus.

Faut-il pour autant abandonner les recrutements en CDI ? Certainement pas. Mais les RH les plus modernes sauront rester à l’écoute de leurs candidats et laisser la porte ouverte à un recrutement plus flexible… 

Flexibilité : c’est certainement le mot d’ordre pour votre stratégie RH en 2024. Près de deux tiers des travailleurs de la génération Z envisageraient de quitter leur entreprise actuelle au cours de l'année à venir ! Alors, autant mettre toutes les chances de votre côté en repensant votre expérience et vos conditions de recrutement, pour les faire “matcher” avec les attentes de la Gen Z !