Gendarmerie Nationale
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Enlèvement de David Balland : un engagement complet de la gendarmerie nationale
Le 21 janvier 2025, au petit matin, David Balland, co-fondateur d’une start-up française spécialisée dans les crypto-monnaies, est enlevé avec sa compagne à leur domicile, dans le Cher. Une rançon est demandée. En moins de trois jours, les différentes unités de la gendarmerie mobilisées sur cette affaire conduisent les investigations, retrouvent les deux conjoints et interpellent dix malfaiteurs.
Le matin du 21 janvier 2025, un couple est enlevé à son domicile, à Vierzon, dans le Cher, par une équipe de malfaiteurs. David Balland est le co-fondateur de Ledger, une entreprise française spécialisée dans les crypto-monnaies. Les deux victimes sont aussitôt séparées et conduites en des lieux différents. Les ravisseurs contactent alors l’un des autres co-fondateurs de la start-up pour obtenir une rançon en monnaie électronique.
La gendarmerie est avertie de la séquestration en cours, et 50 militaires du Groupement de gendarmerie départementale du Cher (GGD 18) sont immédiatement déployés afin de retrouver les victimes, mais aussi de protéger d’autres cibles potentielles.
Dans le même temps, une enquête est ouverte auprès du parquet de Bourges, pour des faits d’enlèvement et de séquestration. La Section de recherches (S.R.) de Bourges dirige l’enquête et commence dès lors des investigations minutieuses afin de localiser les victimes. Une course contre la montre s’engage pour les militaires de la gendarmerie.
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Engagement des moyens nationaux et complémentarité de la gendarmerie
L’enquête initiale est rapidement reprise par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO) du parquet de Paris, et les S.R. d’Orléans et de Paris sont à leur tour engagées dans les recherches. Ce sont dès lors des dizaines d’enquêteurs qui sont investis pour retrouver le couple.
Un contrôle mené par une unité de la police nationale à Bourges apporte un renseignement décisif : l’individu contrôlé étant en lien avec les ravisseurs, cela permet d’orienter les investigations des gendarmes.
En complément des unités de la région de gendarmerie Centre-Val-de-Loire et des enquêteurs des S.R., plusieurs unités nationales sont engagées pour apporter leur concours.
Une quinzaine de cyber-enquêteurs de l’Unité nationale cyber (UNC), 90 militaires du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) et des gendarmes de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) viennent ainsi en renfort.
Le travail conjoint des unités permet de procéder à une première interpellation, permettant de localiser le lieu où est retenu David Balland, dans le secteur de Châteauroux. Le GIGN y déclenche un premier assaut dans l’après-midi du 22 janvier. Deux ravisseurs sont interpellés et la victime libérée.
Dans la nuit du 22 au 23 janvier, une quatrième interpellation est effectuée.
« Le recoupement du travail réalisé en matière de surveillance, d'audition, de téléphonie et sur les véhicules, a permis de localiser les lieux successifs de séquestration de la seconde victime, a précisé Laure Beccuau, procureure de la République à la JUNALCO, lors de la même conférence de presse. Ce jour [23 janvier, NDLR], en début d'après-midi, les gendarmes ont libéré celle-ci alors qu'elle se trouvait ligotée dans un véhicule à Étampes. Cette seconde intervention du GIGN a permis six nouvelles interpellations. […] Ce sont donc dix personnes qui sont en garde à vue. Il s'agit de neuf hommes et d'une femme, âgés d'entre 20 et 40 ans, originaires de villes différentes, pour la plupart déjà connus de la justice. »
Mise en œuvre de tous les savoir-faire de la gendarmerie : une véritable force de frappe
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L’expertise du GIGN dans les prises d’otages et les interpellations d’individus dangereux trouve toute sa mesure dans la gestion d’un enlèvement.
« Un enlèvement est toujours extrêmement complexe, parce que c’est en fait une prise d'otage, impliquant l’emploi de tous les savoir-faire en la matière : négociation, capacités de renseignement, capacités d'interpellation, etc., a expliqué le général de division Ghislain Réty, commandant le GIGN. Mais c'est une prise d'otage non localisée. Il faut donc y agréger toutes les capacités d'acquisition du renseignement, de localisation, pour savoir où sont les preneurs d'otage, et plus particulièrement où sont les victimes. »
Photo d'illustration © SIRPA-G - MDC B. Lapointe
Une situation d’autant plus complexe dans le cas présent que les victimes étaient retenues sur deux sites différents, ce qui a impliqué une coordination très précise dans les actions menées.
« Les militaires du GIGN ont été mobilisés en appui et en complémentarité de tous les moyens de la gendarmerie, des moyens cyber, des moyens aériens, des moyens d'enquêteurs, poursuit le chef du GIGN. Notre priorité a été principalement la gestion de crise au sens large du terme, et la négociation, qui est vraiment un outil tactique. L’objectif, c'est d'avoir des preuves de vie, d'avoir des garanties que si quelques euros sont versés, on puisse éventuellement les récupérer, et en tout cas, que ce sera en contrepartie de la libération d'un otage. »
La magistrate de la JUNALCO a d’ailleurs précisé que, dans le cadre de la négociation dirigée par les gendarmes, une partie de la rançon a été versée, et que la quasi-totalité de ces crypto-monnaies a été tracée, gelée et saisie.
Concernant le volet cyber des investigations, l’Unité nationale cyber a déployé une quinzaine de ses gendarmes spécialistes, en appui de la S.R. de Bourges.
« Notre action dans ce dossier a été double, a indiqué le colonel Hervé Pétry, commandant l’UNC. D'abord par une force de projection sur le terrain, pour appuyer les investigations par rapport à l'ensemble des supports numériques. Ces derniers ont été saisis de manière à geler la preuve, extraire les données, les traiter, les exploiter pour récupérer un maximum de preuves et d'informations nous permettant d'identifier et de localiser les individus pour retrouver les victimes. Nous avons pu progresser et transmettre les informations à la fois aux enquêteurs de la S.R. de Bourges et au GIGN, pour tout ce qui concerne le dispositif d'intervention et de recherches opérationnelles. Le deuxième aspect concerne des recherches effectuées à l'UNC, dont le siège est à Pontoise, en matière cette fois de cryptoactifs, d'identification, de traçabilité et de saisie. »
Les militaires de l’IRCGN sont également venus en appui pour la prise en compte de la scène de crime, afin d’y prélever, puis d’analyser tous les indices possibles, en vue de la réussite de l’opération.
Cette coordination des forces et de leurs spécificités a été déterminante, ainsi que l’a précisé le général de division Frédéric Bonneval, adjoint au Directeur des opérations et de l’emploi (DOE) de la gendarmerie nationale.
« Je voudrais souligner la mobilisation collective de l'Institution. Au total, outre les gendarmes locaux, les sections de recherches qui ont été mobilisées, les effectifs du GIGN, les spécialistes de cybercriminalité et ceux de l'IRCGN, […] ce sont plus de 230 gendarmes qui ont été tout particulièrement mobilisés pour obtenir le résultat positif que nous pouvons saluer ce soir. »
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