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Job Talk : Jade, GSI Senior Analyst - Games & Brands
18 avril 2025
En quoi consiste le rôle de Global Strategic Insights Analyst chez Ubisoft ?
Nous avons posé 5 questions à Jade pour comprendre ce qui se cache derrière cet intitulé, et la valeur ajoutée de son rôle dans le cycle de vie de nos jeux vidéo. Bonne lecture !
Peux-tu te présenter et nous expliquer ton rôle de GSI Senior Analyst - Games & Brands en quelques mots ?
J’occupe le poste d’Analyste dans l’équipe Global Strategic Insights (GSI) d’Ubisoft depuis un peu plus de 4 ans maintenant. Pour faire simple, GSI a pour mission de suivre et d’accompagner les différents jeux de notre portefeuille, en réunissant et en analysant les données des joueur·euses dont nous disposons et / ou que nous récoltons.
Plusieurs pôles coexistent et collaborent au sein de GSI, afin de nourrir les équipes de données diverses et complémentaires. Elles peuvent être axées sur le marché et la concurrence, sur les tendances de société qui impactent le secteur, ou encore sur la science des données pour faire parler plus simplement un grand volume d’informations.
Mon équipe, quant à elle, est vraiment centrée sur le cycle de vie des jeux, qui sont dispatchés entre plusieurs personnes. Cela va de leur kick-off en interne, jusqu’à leur sortie sur le marché, et souvent au-delà. Les joueur·euses étant au centre de notre activité, nous portons une attention toute particulière à leurs retours tout au long du processus de développement, afin de garder le bon cap. Nous les sollicitons le plus souvent via des études consommateur·trices qui peuvent être quantitatives ou qualitatives, et nous analysons ensuite les feedbacks.
Pour vous donner des exemples simples, nous pouvons interviewer des groupes de joueur·euses pour tester un concept de jeu assez tôt dans le process, afin d’évaluer son potentiel (quali). Et plus tard dans le temps, une fois le jeu annoncé au public, nous pouvons lancer un questionnaire en ligne afin de mesurer les niveaux de notoriété et d’intérêt pour le jeu (quanti).
In fine, notre objectif est de pouvoir aiguiller les différentes équipes qui travaillent sur le jeu - qu’elles soient côté studio de production ou siège, dans leur prise de décision, en vue de sortir un jeu qui fasse sens sur le marché, et surtout, qui plaise à ses cibles.
Faut-il être gameur·euse pour faire ton métier chez Ubisoft ?
Je dirais qu’en théorie, ça n’est pas une obligation absolue, mais qu’en réalité, c’est un avantage non-négligeable au quotidien. Notre métier nécessite de relativement bien connaitre le marché et de se renseigner régulièrement sur les actualités, notamment sur les catégories des jeux que l’on accompagne. Quelles sont leurs dynamiques, les sorties récentes et à venir, les différentes audiences qui gravitent les unes autour des autres… Bref, de nombreux facteurs peuvent impacter les jeux sur lesquels nous travaillons, et il est important de les avoir en tête.
Attention, cela ne veut pas dire qu’il faut être un·e joueur·euse aguerri·e ou expert·e dans toutes ces catégories pour pouvoir réussir. Mais naturellement, lorsqu’on est joueur·euse, on s’intéresse plus facilement et plus spontanément à tout cet univers, que ce soit simplement en regardant des streams sur Twitch ou des vidéos sur Youtube. Partir de 0 demandera donc plus d’efforts, mais c’est un secteur plein de défis, dans lequel il est passionnant de se plonger. Il offre un très grand nombre de concepts divers et variés pouvant s’adresser à une multitude de profils, et il évolue très vite, de concert avec notre société et les avancées technologiques (intelligence artificielle, cloud, moteurs graphiques…).
Quels sont les principaux défis auxquels tu fais face ?
Spontanément, je dirais que je fais face à deux principaux défis au quotidien.
D’abord, et cela est inhérent à notre métier, mais il y a un enjeu de timing lorsque nous livrons les résultats de nos études. Comme dit plus tôt, le monde du jeu vidéo évolue très vite et les différentes échéances peuvent être serrées. Seulement, faire des études consommateur·trices exige de composer avec une variable incompressible : le temps. Celui qui nous permet de récupérer suffisamment de réponses à un questionnaire lorsque l’on fait du quantitatif / celui qui permet aux groupes de bien avoir lieu lorsqu’on fait du qualitatif. Puis il y a celui de la mise à plat des résultats, de l’analyse, et de la création du rapport. Toutes ces étapes peuvent prendre des semaines, et pour que nos insights arrivent à temps pour être bien exploitables, il faut savoir être réactif et adaptable.
Ensuite, il y a aussi le fait de faire passer des messages qui peuvent être difficiles aux équipes. Nos audiences sont souvent très engagées, elles aiment dire ce qu’elles pensent, que ce soit positif ou négatif, et elles ne mâchent pas toujours leurs mots. Il faut donc savoir lire entre les lignes et extraire les véritables points saillants de leur discours, bien les recontextualiser, puis les transmettre de la façon la plus objective, neutre et bienveillante possible. Notre rôle est d’accompagner les projets en étant un relais fiable entre les joueur·euses et les équipes, avec qui nous partageons l’objectif commun de voir le jeu réussir. Faire passer les bons messages et de la bonne manière est donc crucial.
Peux-tu nous parler d’un projet marquant sur lequel tu as travaillé ?
Depuis mon arrivée chez Ubisoft, j’ai eu l’opportunité de suivre des jeux très différents les uns des autres, et parmi eux, ceux de la marque Anno. Pour celles et ceux qui ne la connaitraient pas, c’est une franchise de jeux dits de stratégie/city-building, qui demandent de la réflexion et de la planification pour faire prospérer sa ville.
Développés par Ubisoft Mainz en Allemagne, les jeux Anno étaient jusqu’ici reconnus pour leur qualité, mais faisaient discrètement leur bout de chemin sur leur territoire d’origine. Cependant, le dernier opus sorti en 2019, Anno 1800, a dépassé toutes les attentes. Alors lorsque la possibilité de faire un nouveau jeu s’est présentée, tout le monde a voulu voir plus grand : accroître la notoriété, conquérir de nouveaux territoires, innover sur la catégorie… Tout en respectant l’identité et la qualité de la marque, chères à nos joueur·euses.
C’est ainsi qu’Anno 117 : Pax Romana a vu le jour, et j’ai eu la chance de pouvoir suivre l’évolution du projet de ses débuts jusqu’à aujourd’hui. Tout un travail de diagnostic de marque a été fait avec plusieurs équipes, le concept et intentions créatives ont été testés auprès des joueur·euses, et leurs retours ont été enthousiastes. L’identité visuelle de la marque globale a également été retravaillée pour mieux appréhender l’avenir, et les premières bandes-annonces ont fait leur effet…
Anno 117 : Pax Romana est un projet ambitieux, et il est très satisfaisant de le voir grandir au fil du temps. La route n’est pas terminée, mais il me tarde maintenant de le voir entre les mains du public !
Qu’est-ce qui te motive le plus dans ton travail ?